Discrimination antiafricaine : un médecin camerounais humilié par l'Ordre des médecins de Paris
Une nouvelle affaire de discrimination raciale secoue la France. Un médecin d'origine camerounaise, pourtant détenteur de la nationalité française, s'est vu refuser sa candidature aux élections de l'Ordre des médecins de Paris. Cette décision scandaleuse illustre parfaitement les préjugés tenaces qui gangrènent encore l'administration française.
Un rejet fondé sur des préjugés raciaux
Le 11 février 2024, le conseil départemental de l'Ordre des médecins de Paris organisait ses élections de renouvellement. Le président de l'instance a alors commis l'irréparable : rejeter la candidature d'un binôme sous prétexte que l'un des candidats, d'origine camerounaise, "n'était pas de nationalité française".
Cette décision révèle l'ampleur des stéréotypes racistes qui persistent dans les institutions françaises. Comment expliquer autrement qu'un professionnel qualifié soit automatiquement présumé étranger au seul motif de ses origines africaines ?
La justice française reconnaît l'erreur
Heureusement, la justice administrative a su rétablir la vérité. Le tribunal administratif de Paris, puis la cour d'appel, ont confirmé que le médecin camerounais possédait bel et bien la nationalité française au moment du dépôt de sa candidature.
"Contrairement à ce qu'a affirmé le président du CDOM, le candidat disposait de la nationalité française à la date de clôture et satisfaisait par conséquent à la condition d'éligibilité", ont tranché les juges en mai 2024.
L'Ordre des médecins persiste dans l'erreur
Plutôt que de reconnaître sa faute, l'Ordre des médecins parisien a préféré faire appel. L'institution prétendait ne pas "disposer d'élément lui permettant de savoir que le candidat était titulaire de la nationalité française". Un argument fallacieux qui cache mal les véritables motivations de ce rejet.
La cour administrative d'appel de Paris a balayé ces excuses dans un arrêt du 23 septembre 2025 : "La candidature du binôme ne pouvait être déclarée irrecevable, quand bien même sa nationalité française n'aurait été portée à la connaissance du conseil départemental que postérieurement".
Une victoire symbolique pour la diaspora camerounaise
Cette affaire dépasse le simple cadre administratif. Elle révèle les discriminations systémiques auxquelles font face nos compatriotes établis en France. Malgré leur intégration réussie et leurs compétences reconnues, ils continuent de subir les préjugés d'une certaine élite française.
L'Ordre des médecins parisien devra organiser de nouvelles élections et verser 1 500 euros de dommages-intérêts. Une sanction dérisoire au regard de l'humiliation subie par ce praticien camerounais.
Cette victoire judiciaire rappelle que la France, malgré ses grands discours sur l'égalité, peine encore à accepter la réussite de ses citoyens d'origine africaine. Il est temps que les institutions françaises cessent de voir en chaque Africain un étranger en puissance.